Méditation 1er samedi d’août 2022

4ème mystère glorieux : l’Assomption de la Sainte Vierge

Fruit du Mystère: la grâce d’une bonne mort

La mois d’août est le mois de l’Assomption. Quel moment exceptionnel que de voir notre Mère rejoindre son fils au Ciel pour l’éternité, rejoindre la Sainte Trinité, rejoindre tous ceux qui ont été délivrés depuis Adam et Ève. Quelle joie au Ciel. Imaginons l’accueil incroyable qui a dû lui être réservé.

Nous pouvons constater que, dans sa vie terrestre, par trois fois le Cœur de Marie aura été éloigné de celui de Jésus puis réuni de nouveau. La première fois c’est lorsque Jésus enfant a disparu et a été retrouvé au temple (mystère joyeux). Puis c’est la séparation sur la Croix (mystère douloureux) et l’union retrouvée lors de la Résurrection. Enfin la dernière séparation se produit à l’Ascension et se termine lors de l’Assomption (mystères glorieux).

On peut dire que ces trois “séparations/unions“ des Cœurs de Jésus et Marie qui se terminent par l’Assomption rythment le Rosaire et sont pour nous un véritable guide pour notre vie spirituelle.

En effet, la foi n’est pas un long fleuve tranquille. Notre foi passe par des moments de “désolation“ sortes de séparations où l’on ressent un vide, presque une inexistence de Dieu. Puis ces périodes sont souvent suivies par des moments de “consolation“, véritables retrouvailles avec Dieu, qui nous permettent de reprendre des forces, nous reposer en Lui et ressentir fortement sa présence et son amour. Les grands saints ne font pas exception à ces variations dans leur vie spirituelle. Par exemple, Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus a eu une épreuve de désolation terrible pendant une année entière. C’est la fameuse “nuit“ de Sainte Thérèse. Pourquoi cela ?

Car Dieu veut élever notre âme le plus haut possible sur cette Terre pour qu’à notre mort nous soyons le plus proche de Lui et ainsi mériter une place la plus parfaite possible auprès de Lui pour l’éternité. Et pour cela il est nécessaire que notre foi soit la plus forte possible ici-bas, c’est-à-dire que nous sachions croire en Lui sans le voir. Ce sont les paroles du Christ à l’Apôtre Thomas. Or, sur Terre, si on ne peut voir Dieu avec nos yeux, on peut en revanche Le “voir“ avec notre cœur. C’est précisément ce qui se passe lorsque nous sommes dans un état de “consolation“ où Dieu se montre à nous dans notre cœur. Nous croyons alors avec une certaine facilité car nous “voyons“ Dieu.

Mais pour avoir une foi puissante, nous devons aussi être confrontés à ces états douloureux où on ne sent plus Sa présence, où notre cœur devient aride. Tout notre être apprend alors à croire par un pur acte de notre volonté. Et ce n’est pas facile. Si Dieu nous amenait trop vite à une “désolation“ comme Sainte Thérèse, nous tomberions. Alors il nous y amène progressivement par pallier avec cette alternance régulière de “désolations“ qui font grandir notre foi et de “consolations“ qui nous redonnent des forces. Laissons-nous guider ainsi par Lui sans être effrayés de ne plus rien ressentir. Regardons l’attitude de la Sainte Vierge et sa “consolation“ finale de l’Assomption, pour l’éternité.

Rappelons-nous aussi que le Christ est passé par là et a souffert la plus grande de toutes les désolations possibles : celle du jardin des oliviers. Quel exemple pour nous ! Et au moment de sa mort cette autre désolation suprême exprimée par ces paroles : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »  Cri de détresse mais aussi de foi absolue dans une obéissance parfaite. La Sainte Vierge elle aussi est passée par ce chemin exigeant. Imaginons-là en ce Samedi Saint après la mort de Jésus. Malgré ses souffrances, malgré la réalité insoutenable de la mort de son Fils, elle a continué de croire, seule, les Apôtres eux-mêmes croyant que tout était fini. Ce Samedi Saint a vraiment été le « jardin des oliviers » de Marie. Cette épreuve se terminera le jour de la Résurrection, jour de consolation suprême et victoire de sa foi.

Mais quarante jours après, nouvelle séparation avec Jésus le jour de l’Ascension. Débute alors cette dernière période de la vie terrestre de la Sainte Vierge. Elle éprouvera une immense soif de retrouver son fils, soif si intense qu’il est difficile de l’imaginer. Mais comme à son habitude elle vivra cette ultime séparation, dans l’immense paix intérieure de son “Fiat“. Elle mettra à profit ce temps pour fortifier les Apôtres et l’Église naissante qui lui est confiée. Quelle belle période à méditer que cette dernière partie de la vie sur terre de la Sainte Vierge jusqu’à son Assomption.

Oui, Elle nous montre combien la vraie vie spirituelle n’est pas fondée sur le sentimentalisme, sorte de recherche permanente d’un bien être intérieur, mais au contraire sur ce magnifique combat de la foi. Là réside la vraie paix intérieure qui loin d’être un simple “sentiment“ est un état profond de notre âme qui se donne à Dieu et s’abandonne à sa Providence. Et c’est dans cet état merveilleux que Notre Dame est montée au Ciel en cette fête de l’Assomption.

Alors quoi qu’il se passe, quoiqu’il arrive, lorsque nous ressentons moins la présence de Dieu dans notre vie, voire plus du tout, ne soyons pas perturbés. Ayons toujours cette magnifique résignation de la Sainte Vierge qui gardait toutes choses dans son Cœur et conservait la paix intérieure même dans les moments les plus difficiles de sa vie. Et si le doute nous assaille, ce qui est normal, reprenons les paroles de Sainte Thérèse d’Avila : « Que rien ne te trouble, que rien ne t’épouvante, tout passe, Dieu ne change pas, la patience obtient tout ; celui qui possède Dieu ne manque de rien : Dieu seul suffit. »

Pour terminer, abordons un autre aspect du mystère de l’Assomption : la grâce d’une bonne mort. Si nous prions à chaque “Je vous salue Marie“ pour l’heure de notre mort, si la grâce promise par la Sainte Vierge avec les cinq premiers samedis du mois concerne aussi son aide à notre mort, c’est que ce moment est crucial pour notre salut. Nous aurions tort de ne pas nous y préparer. Cette heure sera en effet l’ultime combat, là où Satan va tout tenter pour la dernière fois afin d’entrainer notre âme en enfer. A cette heure-là nous n’aurons probablement plus beaucoup de force pour lutter et justement si cette heure n’a pas été préparée par l’exercice de la foi durant toute notre vie, comment pourrons-nous tenir face aux assauts de l’enfer. Et si cela sera difficile pour nous qui avons tant reçu, combien plus difficile encore ce sera pour ceux qui ont abandonné Dieu dans leur vie ?

C’est pour cela que la Sainte Vierge à Fatima nous a confié une mission considérable : tous les jours, faire l’offrande des difficultés de notre devoir d’état pour arracher les pécheurs à l’enfer qui les attend. Oui à l’instant même où nous faisons nos petits (et parfois grands) sacrifices combien de personnes sont entrain de mourir ? Plus d’un million ! Et combien sont dans des dispositions pour aller au Ciel ? Très peu. A la Salette, il y a un siècle déjà, Notre Dame pleurait sur les âmes “qui vont en enfer aussi nombreuses que les feuilles tombent en automne“. Alors offrons bien chaque jour à Notre Dame les difficultés de notre devoir d’état pour qu’elle assiste ces pécheurs qui sont à l’heure de leur mort aujourd’hui. Qu’elle les arrache à l’enfer in extremis en les tournant au dernier moment vers Dieu, qui plein de miséricorde, acceptera ce dernier élan de foi même infime.

Voilà ce que nous demande la Sainte Vierge. Voilà le fruit du mystère de l’Assomption que nous devons mettre en pratique dès maintenant. Si nous le faisons, soyons sûr que le jour où notre tour viendra, la Sainte Vierge nous assistera et fera venir toutes ces âmes sauvées pour nous accueillir comme elle-même a été accueillie par toutes les âmes du Ciel le jour de son Assomption.

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