1er samedi avril 2023 Méditation sur la Résurrection

 1er Mystère glorieux : La Résurrection 

 Fruit du mystère : la foi

Nous rentrons dans la Semaine Sainte qui se termine par la Résurrection de Notre Seigneur. Après avoir médité ces derniers 1ers samedis du mois sur les mystères douloureux, concluons ce cycle de méditation par la contemplation de la victoire du Christ sur la mort.

Pour bien mesurer la magnificence de cette Résurrection il faut au préalable se replonger dans les conséquences apparentes de la mort de Notre Seigneur. Le Christ si bon, qui a fait tant de miracles, ce Messie tant attendu qui porte l’espoir du monde, celui pour qui les apôtres ont tout abandonné, dont la gloire commençait à s’étendre, le voilà condamné comme un bandit et brutalement tué en moins de 24h. Quel choc ! Tout s’arrête. La lumière du Monde a disparu. Les apôtres sont effondrés. Leur Maître et Seigneur n’est plus. L’échec terrible est insupportable. Oui, en ce matin de Pâques c’est la désolation la plus totale qui règne. Mais soudain dans ces ténèbres du désespoir une lumière jaillit. Le corps du Christ au tombeau a disparu et bientôt sa Résurrection sera proclamée. Le choc est tout aussi violent. Cette Résurrection impossible à vue humaine fait éclater sa puissance et sa gloire de façon bien plus forte que tous les miracles qu’il a réalisés pendant sa vie terrestre.

La première réalité de la Résurrection du Christ c’est Sa victoire sur la mort c’est-à-dire Sa victoire sur notre péché et sur Satan. Le Christ est venu en ce Monde pour nous ouvrir le Ciel dont nous aurions été exclus pour toujours si l’œuvre de la Rédemption n’avait pas été entreprise. Il a réussi au prix de Sa vie et de Son sang. Il a de nouveau rendu possible la volonté du Père d’attirer au Ciel les hommes pour l’éternité. Là est la plus grande gloire de Jésus-Christ. Et cette gloire, le Christ veut la partager avec nous. C’est la prière de l’Angélus : « Répandez Seigneur votre grâce en nos âmes afin que (…), nous arrivions, par Sa passion et par Sa croix, à la gloire de Sa Résurrection. » La Résurrection du Christ permet notre future résurrection pour aller au Ciel si nous suivons Son enseignement sur la terre et mourrons en état de grâce sans la marque du péché mortel. Là est la grande gloire qui nous attend.

Il y a bien sûr mille choses à méditer sur cette Résurrection de Notre Seigneur. Mais arrêtons-nous sur Sa première apparition le jour de Pâques. Nous le savons Il l’a réservée à sa Mère. On notera que les évangélistes n’en parlent pas. Pourquoi ? Nous pouvons y voir entre autres deux raisons. Il est d’une part impossible de décrire l’intensité de ce qu’a été cet instant, les mots humains étant ici impuissants, et d’autre part l’intimité de ce moment n’appartient qu’aux deux Cœurs de Jésus et Marie. Mais essayons d’approcher à notre petit niveau la beauté de leur rencontre. Marie a vécu la terrible épreuve du Samedi Saint, une véritable agonie. Elle est terrassée de douleur. Les souvenirs de la Croix, du supplice épouvantable de son Fils, l’accablent et sont encore devant ses yeux qui pleurent. Elle ressent dans tout son être ce corps inanimé qu’elle a porté dans ses bras au pied de la Croix, ce visage si beau méconnaissable, ce Cœur tant aimé transpercé . Seule la foi tient la Sainte Vierge en vie. Elle seule n’a jamais douté et sait que le Christ va ressusciter. En ce matin de Pâques Elle n’est que douleur et foi. Mais Elle ne court pas, ne va pas au tombeau, ne cherche pas Jésus : Elle l’attend. Son Cœur se prépare au choc des retrouvailles. Et le Pape Saint Albert le Grand dira : « Jésus lui apparaît, non pour lui apprendre sa résurrection, mais pour remplir son cœur de joie. » 

Et soudain…  Son Jésus est là, devant Elle, resplendissant de beauté, de vie, d’amour. Son regard est plongé dans les yeux de sa Mère. Leurs Cœurs sont enfin réunis dans le triomphe de l’Amour, dans la victoire sur la mort. Écoutons ce qu’en dit Dom Guéranger, restaurateur de l’ordre des Bénédictins :

“Notre Seigneur a bien voulu décrire lui-même cette ineffable scène dans une révélation qu’il fit à la séraphique vierge sainte Thérèse. Il daigna lui confier que l’accablement de la divine Mère était si profond, qu’elle n’eût pas tardé à succomber à son martyre, et que lorsqu’il se montra à elle au moment où il venait de sortir du tombeau, elle eut besoin de quelques moments pour revenir à elle-même avant d’être en état de goûter une telle joie ; et le Seigneur ajoute qu’il resta longtemps auprès d’elle, parce que cette présence prolongée lui était nécessaire. “

« Quelle langue humaine oserait essayer de traduire les épanchements du Fils et de la Mère à cette heure tant désirée ? Les yeux de Marie, épuisés de pleurs et d’insomnie, s’ouvrant tout à coup à la douce et vive lumière qui lui annonce l’approche de son bien-aimé ; la voix de Jésus retentissant à ses oreilles, non plus avec l’accent douloureux qui naguère descendait de la croix et transperçait comme d’un glaive son cœur maternel, mais joyeuse et tendre, comme il convient à un fils qui vient raconter ses triomphes à celle qui lui a donné le jour ; l’aspect de ce corps qu’elle recevait dans ses bras ; il y a trois jours, sanglant et inanimé, maintenant radieux et plein de vie, lançant comme les reflets de la divinité à laquelle il est uni ; les caresses d’un tel fils, ses paroles de tendresse, ses embrassements qui sont ceux d’un Dieu. »

Mais pourquoi le Christ est-il apparu à sa Mère en premier ? Il y a tout d’abord un lien direct avec l’Annonciation.  En effet, lors de l’Annonciation, le Fils de Dieu ne viendra au monde qu’après le “fiat“ de Marie à Nazareth et grâce à sa pureté totale. Il a donc été annoncé en premier à Marie. De même on peut dire que la gloire du Christ ressuscité ne sera manifestée au monde qu’après le “fiat“ de Marie du Samedi Saint et grâce à sa foi totale. Et donc, là aussi, Elle sera la première à le voir. Nous voyons ici que chaque étape de notre rédemption commence par la Vierge Marie et on peut même dire commence par l’union préalable des Cœurs de Jésus et Marie. Plus tard, lors de l’Assomption il en sera de même.  Pour la troisième fois les Cœurs de Jésus et Marie seront de nouveau réunis – cette fois-ci pour l’éternité – et là encore Dieu placera la Sainte Vierge en premier, au sommet de toute sa création. L’Annonciation, la Résurrection, l’Assomption démontrent la justesse de l’expression de Saint Louis Marie Grignon de Montfort : à Jésus par Marie.

Saint Ignace de Loyola donnera une deuxième raison : la Résurrection de Notre Seigneur est l’acte de fondation de l’Église. Or cette Église est d’abord confiée à la Sainte Vierge en tant que Co-rédemptrice. Il est donc normal que le Christ Lui apparaisse en premier. Aujourd’hui, c’est à Elle que Dieu a confié le salut du monde et de l’Église dans la crise que nous vivons. A Fatima, elle annonce : « A la fin mon Cœur Immaculé triomphera (…) et il sera donné au Monde un certain temps de paix ». Ce temps de paix ne peut être autre chose que le retour du règne de l’Église du Christ et la fin d’apostasie.

Mais revenons à cette matinée de Pâques. Après sa Mère, Jésus va ensuite réserver sa deuxième apparition à Sainte Marie-Madeleine. Pourquoi elle avant les apôtres ? Par ce que le Christ est venu sauver avant tout les pécheurs et Sainte Marie-Madeleine est l’exemple même de la contrition et du pécheur racheté.  Elle a tant pleuré ses fautes.  On voit là combien Notre Seigneur a de sollicitude pour les pécheurs repentants et quelle place ils ont dans son Cœur. C’est le Bon Pasteur. Cette deuxième apparition doit donc nous remplir de confiance dans Sa Miséricorde. Mais le Christ récompense aussi Sainte Marie-Madeleine pour L’avoir assisté au pied de la croix jusqu’à Sa mort. Par là Il nous montre que notre récompense sera grande si nous suivons ce chemin qu’Il attend de nous. « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive. » Après nous avoir racheté, Il attend maintenant notre propre participation et nous demande de supporter avec patience les croix qu’il nous envoie. La Sainte Vierge à Fatima redira ce même message : « Supportez toutes les souffrances que Dieu voudra vous envoyer ».

Alors dans l’inquiétude de la crise que nous vivons, dans cette « passion » de l’Église qui, selon les Pères de l’Église, doit suivre la vie de son Maître, levons les yeux vers la Sainte Vierge. Regardons Sa foi du Samedi Saint et comme Elle ayons confiance dans la prochaine résurrection de l’Église et la conversion du Monde annoncées à Fatima.

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