1er samedi janv. 2023 Méditation sur l’agonie de NSJC

1er Mystère douloureux : l’agonie de Notre Seigneur au jardin des oliviers

                                    Fruit du mystère : la contrition de nos péchés

Il y a une semaine, le Pape Benoît XVI a été rappelé à Dieu. Il était le 111ème et dernier pape de la prophétie de Saint Malachie*, prophétie réalisée en 1139 et constituée de 111 devises caractérisant les papes à partir de Célestin II. La devise que le saint avait prophétisée pour Benoît XVI était : « De la gloire de l’olivier ». Pourquoi cet arbre a-t-il une gloire particulière ? Lors de son agonie à Gethsémani, moment le plus terrible de sa vie sur terre, Jésus s’est retrouvé seul avec pour unique compagnie à côté de Lui un élément de sa création : l’olivier. Il ne fait aucun doute que c’est bien là la gloire de cet arbre. Alors pourquoi cette devise pour Benoît XVI ? A-t-il été témoin d’une agonie de l’Église comme l’olivier a été témoin de l’agonie du Christ ? Ce n’est pas le rôle d’une méditation d’y répondre mais cela donne l’occasion de méditer ce mois-ci sur l’agonie de Notre Seigneur au jardin des oliviers.

Il y a tant à contempler sur ces heures d’agonie de Jésus (de 21h à minuit). Aussi nous nous arrêterons sur trois aspects. Tout d’abord, l’agonie de Jésus est la fondation, le socle de sa passion et de sa mission sur terre. En effet, Il est venu au monde pour nous sauver et le seul moyen de nous sauver était de réparer lui-même tous les péchés des hommes. Et pour pouvoir les réparer, le Christ a dû d’abord prendre sur Lui toutes ces fautes commises depuis Adam et Ève jusqu’à la fin du monde. Lui, la pureté même, l’amour infini, la justice parfaite, la bonté incarnée, Le voilà revêtu de toutes les horreurs et immondices de l’Histoire.

Jésus en a ressenti jusqu’au plus profond de son être la réalité épouvantable et une honte ineffable. En raison de sa propre perfection, il a perçu la laideur de chaque péché d’une façon encore bien plus vive que n’importe quel saint sur terre. L’accablement qu’il a subi à ce moment-là l’a plongé dans une détresse si profonde qu’il aurait dû mourir instantanément s’il n’avait pas eu des forces surnaturelles pour le maintenir en vie.

On peut se demander si Jésus a pensé à chacun de nous et à nos propres péchés ou si nous avons été confortablement noyés dans la masse, disparaissant à ses yeux. Et bien non. Il nous a certainement tous vus dans ces heures terribles. Le Christ est Dieu et pour racheter tous les hommes il a nécessairement porté au moment de son agonie les péchés de tous les hommes sans exception. Et dans sa puissance infinie et surnaturelle Il a donc vu chacun de nous individuellement et chacune de nos fautes. Oui nous avons personnellement rendu le Christ triste à mourir et avons personnellement fait naître sur son front les gouttes de sang à cause de nos propres péchés. Pour aimer vraiment Jésus et comprendre ce que signifie sa miséricorde, nous devons en être conscient. Oui nous sommes tous responsables de cette détresse mortelle qu’il a endurée par amour pour nous. Et c’est en contemplant ainsi son agonie que nous pourrons avoir un vrai repentir de nos péchés et une contrition parfaite.

La deuxième grande souffrance de Notre Seigneur au jardin des oliviers réside dans le sentiment d’abandon dont il est victime. Terrassé par la douleur, abandonné par les hommes, il s’adresse à son Père qu’il aime tant, espérant l’émouvoir. « Mon Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de moi : toutefois non ma volonté mais la vôtre. » Mais Son Père le laisse à son sort, semble l’oublier voir le rejeter à cause de toute l’immondice des péchés dont le Christ est revêtu. Mesurons combien ce sentiment d’abandon a dû faire souffrir Jésus, Lui qui aime son Père de façon infinie. Le voilà honni comme le plus grand pécheur de l’Histoire alors qu’il n’en porte aucune responsabilité.

La troisième grande souffrance de Jésus vient de Satan. Il est probable que le diable ait fait miroiter à Jésus l’inutilité apparente de son sacrifice lui faisant voir qu’une partie des hommes sera quand même damnée pour l’éternité. Alors que Jésus aime chacun d’entre nous, qu’il est « ce Cœur qui a tant aimé les hommes », la vision de ses efforts surhumains rendus en partie inutiles pour une partie d’entre nous enfonce Jésus dans une immense dépression. La douleur intérieure est pire que la douleur physique et le Christ l’expérimentera à un niveau impossible à atteindre tout comme sa Mère l’expérimentera au pied de la Croix. Pour ne pas laisser la détresse mortelle emporter Jésus dans ce jardin des oliviers, un Ange viendra alors le soutenir. L’Ange a dû lui montrer au contraire toutes ces âmes qui vont aller au Ciel grâce à lui, tous ces pécheurs qui seront sauvés. L’Ange a dû lui témoigner aussi qu’il était le Fils de Dieu et que, malgré son silence, Dieu son Père l’aimait d’un amour infini.

Loin de nous faire peur, la méditation de l’agonie de Jésus doit être pour nous un puissant soutien. Lorsque nous-mêmes nous tombons dans la déprime pour telle ou telle raison, lorsque nos épreuves nous paraissent intenables voir inutiles, accrochons-nous à Jésus au jardin des oliviers. Réussissons à nous unir à lui avec cette prière : Seigneur, mon âme est triste à mourir. Je ne comprends pas en ce moment le sens de ce que j’endure. Cela me semble tellement dur. Mais je m’associe à votre propre détresse que vous avez offerte pour moi. Vous avez vécu une déprime bien pire que la mienne et vous avez tenu par amour pour moi et par obéissance à la volonté du Père. Alors je vais puiser dans votre force et votre exemple pour tenir, car moi seul je ne peux rien. Et ainsi aidé de votre Sainte Grâce, je vous offre tout cela pour réparer mes propres péchés et obtenir la conversion des autres pécheurs. Rappelons-nous que nous ne sommes jamais seuls. « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Oui Jésus est là, à côté de nous, avec sa Mère pour nous soutenir dans ces moments d’abandon qu’Il nous demande à notre tour. Il sait la valeur de nos souffrances si elles sont offertes, l’utilité de celles-ci et la récompense immense que nous aurons dans le Ciel.

Cette attitude, nous devons aussi l’avoir lorsque nous avons peur des multiples tribulations qui frappent le monde et l’Église et que nous en sommes désespérés. Écoutons l’Ange du jardin des oliviers. Ne fixons pas nos regards uniquement sur le mal mais sur le bien qui avance également dans le monde et dans l’Église, sur la Sainte Vierge qui prépare son armée et le triomphe de son Cœur Immaculé dans peu de temps, comme Elle l’a annoncé à Fatima. Regardons les évènements actuels et futurs à la fois à la lumière de l’espérance de cette résurrection, tout en étant unis à Jésus dans son agonie, participant ainsi à notre petit niveau à sa mission rédemptrice. Et surtout ne regrettons pas de vivre ces moments difficiles. Considérons plutôt l’honneur qui nous est fait d’être les témoins de Jésus dans cette époque moderne. C’est Lui qui nous y a placés et nous a confié un rôle pour tenir son Église en ces temps difficiles. Et il nous a donné un moyen redoutablement efficace pour y arriver : la dévotion à son Sacré-Cœur et au Cœur Immaculé de Marie. Utilisons ce moyen !

En particulier, le Sacré-Cœur a demandé à Paray-le-Monial, de lui tenir compagnie une heure le jeudi soir** pour nous associer à son agonie. C’est l’Heure Sainte qui a été demandée à Sainte Marguerite Marie en ces termes : « Et toutes les nuits du jeudi au vendredi, je te ferai participer à cette mortelle tristesse que j’ai bien voulu sentir au jardin des oliviers. Tu te lèveras entre onze heures et minuit, pour te prosterner pendant une heure avec moi, la face contre terre, tant pour apaiser la divine colère en demandant miséricorde pour les pécheurs, que pour adoucir en quelque façon l’amertume que je sentais de l’abandon de mes apôtres. »

A tous et à vos familles, sainte et courageuse année 2023 en union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ.

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