Méditation 1er samedi de juillet 2022

5ème mystère joyeux : Le recouvrement de Jésus au Temple

Fruit du Mystère: la recherche de Dieu en toute chose

Le 24 juin dernier nous fêtions le Sacré Cœur et dès le lendemain (dans le nouveau calendrier liturgique) le Cœur Immaculé de Marie. La juxtaposition de ces deux fêtes est une belle image du caractère inséparable des Cœurs de Jésus et Marie. Nous retrouvons cela avec les 1ers samedis du mois (Cœur Immaculé de Marie) qui suivent les 1ers Vendredis du mois (Sacré Cœur). Méditons sur cette union entre les Cœurs de Jésus et Marie, union tellement forte que Saint Jean Eudes dira qu’ils ne forment qu’un seul et même Cœur. On peut dire que cette union des deux Cœurs qui n’en font qu’un est à l’image de la Sainte Trinité dont les trois personnes ne forment qu’un seul Dieu.

Ce 5ème mystère joyeux nous apporte un éclairage sur cette union. Alors que nous avons très peu de détails sur la vie de Jésus enfant, le recouvrement au Temple est le seul évènement qui est mentionné dans l’Évangile. Pourquoi ? C’est probablement parce que dans la vie de la Sainte Famille cet évènement a une profonde signification.

En effet, depuis l’Annonciation on peut dire que c’est la première fois que le Cœur de Jésus sera séparé du Cœur de sa mère et c’est en quelque sorte une préfiguration de la séparation qui aura lieu lors de la mort de Jésus sur la Croix. Lorsque la Sainte Vierge se rendra compte avec Saint Joseph que son fils a disparu, son Cœur de mère va immanquablement se souvenir des paroles de Saint Siméon sur le glaive qui lui transpercera le Cœur. Et devant la disparition de son jeune fils, elle ressent déjà les premières douleurs du calvaire. D’autant que pour une mère perdre son enfant est ce qu’il y a de plus terrible.  

L’évangéliste terminera son évocation du recouvrement au temple par ces paroles : « Sa mère gardait précieusement toutes ces choses dans son Cœur. » Par-là Saint Luc exprime déjà que la Cœur de Marie uni au Cœur du Christ va contenir tout le mystère de notre rédemption. Oui c’est ce Cœur et son amour maternel qui sera le moyen le plus puissant pour nous conduire vers Dieu. Et en tant que Mère de tous les hommes, mission reçue du Christ sur la Croix, Elle n’a de cesse de s’occuper de ses enfants et d’aller chercher tous ceux qui se perdent comme elle a cherché son fils à Jérusalem.

En Enfer, la peine d’être séparé de Dieu est une des plus grandes souffrances qui soient. Cette souffrance de la séparation, la Sainte Vierge en a, d’une certaine façon, fait l’expérience car son amour de Jésus était si fort – à un niveau que personne sur terre ne pourra jamais connaître – que la séparation après la mort de Jésus sur la Croix lui a causé une souffrance de la même puissance. Elle comprend donc mieux que quiconque combien il est terrible d’être séparé de Dieu.  Alors, lorsqu’un pécheur s’éloigne de Dieu et risque de le perdre à jamais, elle va tout faire pour aller le chercher, tenter de le ramener à son fils. C’est pour cela qu’à Fatima elle a tant insisté sur l’horreur de l’enfer et la nécessité que nous l’aidions à convertir les pécheurs pour leur éviter cela.

Imaginons-nous si nous avions été là lorsqu’elle cherchait son fils dans Jérusalem. Imaginons qu’elle nous regarde et vienne nous demander personnellement : « Aide-moi à retrouver mon fils. »  Qu’aurions-nous fait ? Ne nous serions-nous pas mis en quatre pour l’aider ? Et bien aujourd’hui c’est la même chose. Elle nous demande personnellement de l’aider à retrouver ses enfants. Quelle belle mission. Alors en ce 1er samedi du mois prenons cette résolution de l’aider chaque jour à convertir des pécheurs grâce au moyen si simple qu’elle nous a donné à Fatima : en offrant chaque jour les difficultés de notre devoir d’État pour leur conversion.

Cet épisode du recouvrement de Jésus au Temple doit aussi nous faire réfléchir sur trois autres points. Le premier concerne la leçon de charité qui nous est donnée. Alors que pendant trois jours l’inquiétude de la Sainte Vierge et de Saint Joseph a dû être à son comble, relisons les paroles de Marie lorsqu’elle retrouve Jésus : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ? Vois comme ton père et moi nous te cherchions ». Comme le jour de l’Annonciation, la Sainte Vierge commence par poser une question pleine de sagesse et de douceur. Pas le moindre signe d’agacement. Elle cherche simplement à comprendre, ayant une confiance totale dans son fils qui est Dieu comme elle a eu confiance dans les paroles de l’Ange Gabriel. Quelles magnifiques paroles pleines d’amour et de charité qui, tout en étant parfaitement exactes, ne blâment pas. Nous aussi, à son exemple, sachons garder en toutes circonstances une attitude charitable, une présomption d’innocence vis-à-vis des autres. Évitons les jugements téméraires, et soyons comme le Christ lent à la colère. Cela n’est pas signe de faiblesse au contraire. Et cela n’exclut pas de temps en temps de saines colères légitimes.

La réponse du Christ est aussi précise et courte que la question de sa mère : « Ne savez-vous pas que je dois m’occuper des affaires de mon Père ? ». Ces paroles du Christ sont quelquefois difficiles à interpréter car on pourrait y voir une touche d’impertinence. Il n’en est rien. Cette réponse est tout d’abord parfaitement juste car elle rappelle un des devoirs d’état du Christ. A noter qu’en formulant sa réponse sous une forme de question, Jésus marque lui aussi un vrai respect. Il n’affirme pas. Il questionne. Sa réponse, loin d’être une provocation, fait au contraire preuve d’un immense respect pour son père et sa mère terrestre. Oui ce n‘est qu’à la lumière de la charité parfaite au sein de la Sainte Famille que l’on peut comprendre la beauté de cet échange et la résolution si belle d’un évènement qui dans d’autres familles aurait peut-être tourné à l’affrontement.

Mais revenons à la réponse de Jésus concernant son devoir d’état envers Dieu son Père. Cela doit nous interpeller. Et nous, dans notre emploi du temps, notre vie professionnelle, familiale, nos loisirs, laissons-nous de la place pour les affaires de Dieu ? Et lorsqu’on parle des “affaires de Dieu“ il ne s’agit pas juste de prières. Il s’agit aussi d’agir pour Lui dans la société et l’Église, de travailler concrètement au retour du règne du Christ, chacun à son niveau. En particulier, travaillons-nous à faire connaître le moyen choisi par Lui pour triompher du mal à notre époque, à savoir la dévotion au Cœur Immaculé de Marie et ses demandes associées ? Oui nous avons tous un devoir d’état envers Dieu et oui Seigneur nous allons nous y mettre et nous occuper des “affaires de votre Père“ sur la terre.

Enfin un dernier point doit aussi éveiller notre attention dans ce beau passage de l’Évangile. C’est l’épilogue : « Il (Jésus) descendit avec eux pour se rendre à Nazareth et il leur était soumis. ». Le Christ, Dieu fait homme, lui qui a créé ses propres parents est soumis à ses propres créatures. Nous voyons ici à l’exemple du Christ l’importance de la vertu d’obéissance (sœur de la vertu d’humilité) et qui n’est autre qu’un acte d’amour. En effet le véritable amour de Dieu n’est pas une recherche de sentiments ou d’émotions mais un acte de notre volonté qui cherche à se conformer à la volonté de Dieu et s’y soumet. « Ce ne sont pas tous ceux qui disent Seigneur Seigneur qui rentreront dans le Royaume des Cieux mais celui qui fait la volonté de mon Père… »

L’obéissance à Dieu est donc au cœur de notre vie chrétienne et de notre salut. Cette obéissance est aussi au cœur de la résolution de notre crise moderne. En effet la Très Sainte Vierge nous a fait des demandes précises destinées entre autres à obtenir la conversion du monde et la paix. Ce qu’Elle a demandé est la volonté du Père et nous devons nous y conformer. Inutile donc d’inventer d’autres prières, multiplier les actions temporelles, si nous négligeons ses demandes. Nos efforts seront vains. Le seul moyen est d’être soumis à notre Mère du Ciel comme le Christ lui-même lui a été soumis. Là est la véritable preuve de notre amour.

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