Méditation 1er samedi de juin 2022

3ème Mystère glorieux : La Pentecôte

Fruit du Mystère: la descente du Saint-Esprit et l’apostolat auprès des âmes

Ce premier samedi du mois tombe la veille de la Pentecôte. Méditons sur cette grande fête où Notre Seigneur après son Ascension envoie le Saint-Esprit comme il l’avait promis. Remarquons d’abord que la Pentecôte est le seul mystère du Rosaire où la Sainte Vierge est sur la terre sans son Fils. Comme toujours. Stabat Mater. Elle se tient là avec ses nouveaux enfants. Elle commence cette mission de Mère de tous les hommes et de Mère de l’Église. Les Apôtres sont là autour d’Elle. Ils sentent l’absence de leur Maître et Seigneur. Et ils trouvent dans la Sainte Vierge un exemple, un réconfort, une foi immense. Elle est le pilier autour duquel l’Église s’organise.

Comme le Samedi Saint où elle ne doutait pas de la Résurrection, de nouveau la Sainte Vierge ne doute pas de l’arrivée du Saint-Esprit promis par Notre Seigneur. Et les Apôtres, probablement inquiets et soucieux de l’avenir, écoutaient son enseignement et prenaient exemple sur son attitude confiante, patiente, mélange de force et de douceur. Oh que cette scène du Cénacle devait être belle.

Et c’est à ce moment-là que le Saint-Esprit est descendu. Ce n’est pas un hasard. Il est venu car la Sainte Vierge était là, au milieu, attirant déjà les grâces sur l’Église naissante. Elle dira lors des apparitions de la rue du Bac qu’elle est Médiatrice de toutes les grâces. La Pentecôte en est le premier exemple. Oui au contact de la Sainte Vierge, de sa foi, de sa prière parfaite, les Apôtres vont pouvoir recevoir le Saint-Esprit.

Il en va de même aujourd’hui. Nous avons besoin du Saint-Esprit en ces temps difficiles. Et c’est en se rapprochant de la Sainte Vierge, de ses enseignements, en particulier ceux de Fatima, que le Saint-Esprit, reçu lors de notre confirmation pourra grandir dans nos âmes et nous apporter sa force pour traverser une période difficile.

Le cardinal Burke nous disait il y a quelques années déjà : « Nous sommes comme les premiers disciples après la Pentecôte qui se demandent que faire dans un monde qui ne croit pas. Ce n’est pas sans raison que les fidèles ressentent de la confusion, qu’ils se sentent désorientés jusqu’à éprouver un sentiment d’abandon. » Et le cardinal de conclure « A Fatima nous trouvons les moyens donnés par Notre Dame pour répondre à cela ». Ces moyens nous les connaissons : la dévotion au Cœur Immaculé de Marie et la mise en pratique de ses sept demandes (5 aux fidèles, 2 au Pape). Nul doute que la puissance de Fatima apporte un nouveau souffle et, si nous mettons en œuvre avec obéissance ces moyens,  attirera de nouveau la puissance de la Pentecôte.

C’est en s’appuyant sur Notre Dame que nous trouverons la force pour l’apostolat, c’est-à-dire travailler à entrainer les âmes vers le Ciel. Car notre monde qui a apostasié en a autant besoin qu’à l’époque des Apôtres. Et justement la Sainte Vierge nous a donné à Fatima un nouveau moyen d’apostolat auquel elle accorde une puissance particulière : l’offrande quotidienne des difficultés de notre devoir d’état pour la conversion des pécheurs. Avec ce moyen, nous pouvons en permanence, et tous les jours convertir des pécheurs. Ce n’est pas un symbole ou une vue de l’esprit. C’est un moyen on ne peut plus réel que nous donne la Sainte Vierge pour nous permettre à la suite des Apôtres de travailler au salut des âmes des pécheurs.

Alors avec l’aide du Saint-Esprit, unis autour de la Vierge Marie, mettons tout notre cœur dans cet apostolat “à distance“ plus que jamais d’actualité. Bien sûr cela n’enlève pas la nécessité de faire cet apostolat de vive voix avec les personnes que la Providence place sur notre chemin. Mais dans le monde d’aujourd’hui la tâche est immense et nous ne pouvons matériellement rencontrer des milliers de personnes. Grâce à ce nouveau moyen, la Sainte Vierge démultiplie notre action et fait de chacun de nous ses instruments de conversion. Chaque jour ce sont des dizaines de difficultés que nous pouvons offrir dans l’exercice de notre devoir d’état, de la simple lassitude jusqu’aux épreuves plus graves. En les offrant nous pouvons sauver tous les jours des âmes que nous ne connaissons pas mais que nous retrouverons au Ciel.

Cette fête de la Pentecôte doit donc être l’occasion de prendre la résolution d’intégrer dans notre vie de tous les jours ces offrandes de notre devoir d’état demandées avec tellement d’insistance par Marie. Rappelons ses paroles à Fatima :

« Sacrifiez-vous pour les pécheurs, et dites souvent, spécialement lorsque vous ferez un sacrifice : « O Jésus, c’est par amour pour vous, pour la conversion des pécheurs, et en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie »

Après ces paroles, Notre Dame montrera l’enfer aux trois petits enfants de Fatima. Tremblants d’effroi après cette vision, ils levèrent les yeux vers Elle et Elle leur dit :

« Vous avez vu l’enfer où vont les âmes des pauvres pécheurs. Afin de les sauver, Dieu veut établir dans le monde la dévotion à mon Cœur Immaculé. Si vous faites ce que je vous dis, beaucoup d’âmes seront sauvées et vous aurez la paix ».

Marie est la mère de tous les hommes et pleure de voir nombre de ses enfants damnés. Alors, elle demande à ses autres enfants qui ont tant reçu, de l’aider. Obéissons lui dans ce suprême apostolat. Soyons ses apôtres des temps modernes. Notre responsabilité est grande car en nous plaçant dans une époque si particulière, Dieu nous a confié le salut de beaucoup d’âmes. On peut dire qu’aujourd’hui le Saint-Esprit nous envoie comme il a envoyé les Apôtres le jour de la Pentecôte. Et ce n’est pas réservé à une élite de Saints ou de Prêtres. Cela nous concerne tous, fidèles, quel que soit notre situation. Et lorsque nous paraitrons devant Dieu, nul doute qu’il nous demandera ce que nous avons fait de ces talents apportés par Notre Dame pour convertir les pécheurs.

Oui nous voyons que Notre Dame et le Saint-Esprit sont indissociables dans notre monde. Le Saint Esprit nous a donné sept dons à notre confirmation. A Fatima, la Sainte Vierge donnera à l’Église sept moyens pour convertir le monde. Les apôtres ont eu comme marque du Saint-Esprit les flammes au-dessus de leur tête. A Fatima la Sainte Vierge nous demandera de porter sa marque : le scapulaire du Mont Carmel. Mais pourquoi un tel lien entre la Sainte Vierge et la Saint-Esprit ?

Ce lien trouve son origine dans la perfection de Marie. En effet, lorsque nous sommes en état de grâce, nous sommes tous habités par le Saint-Esprit à différents niveaux et notre vie sur terre est destinée à accroitre cette présence pour rentrer au Ciel dans un état de sainteté le plus grand possible. Mais à cause de nos péchés le Saint-Esprit a du mal à établir sa demeure chez nous. Or dans toutes l’histoire de l’humanité, la Sainte Vierge a été la personne la plus remplie de l’Esprit Saint. Marie est pleine de grâces, c’est-à-dire pleine de la présence du Saint-Esprit. En Marie, Dieu a atteint son but.

La Pentecôte est donc aussi une grande fête de la Sainte Vierge. En étant unis à Elle, en suivant son exemple, nous trouvons là, une voie sûre pour accroître la présence du Saint-Esprit en nos âmes. On peut dire que la Sainte Vierge est bien une porte d’entrée du Saint-Esprit. Saint Louis Marie Grignon de Montfort disait : A Jésus par Marie. La Pentecôte montre que nous pouvons dire aussi : Au Saint-Esprit par Marie.