1er samedi nov. 2022 Méditation sur l’Ascension

2ème mystère glorieux : L’Ascension de Notre Seigneur

Fruit du Mystère: le désir du Ciel

Le mois de novembre commence par la fête de tous les Saints du Ciel et est suivi le lendemain par la commémoraison des fidèles défunts. C’est l’occasion de méditer sur le Ciel et sur ce 2ème mystère glorieux : la montée au Ciel de Notre Seigneur le jour de son Ascension.

Il est midi. Le Christ a fait ses adieux aux apôtres et dans une nuée céleste il s’élève et disparait de leur vue. Au Ciel il est acclamé par la multitude d’âmes qu’il a délivrées des Limbes (lieu d’attente de tous les justes de la Bible qui ne pouvaient aller au Ciel). Le rédempteur retrouve parmi eux ceux qu’il a connu sur terre, Saint Joseph, Saint Jean Baptiste, le Bon Larron. Il est aussi acclamé par la multitude des anges et retrouve ceux qui l’ont assisté sur terre : l’Ange Gabriel, messager de l’Annonciation, les Anges qui chantaient lors de sa Nativité et ceux qui l’ont servi après la tentation au désert, l’Ange qui l’a soutenu dans son agonie. Traversant dans la gloire cette foule immense il se retrouve enfin face à Dieu son Père. Il lui présente sa double mission réalisée : Il a ouvert le Ciel aux hommes en rachetant leurs péchés et créé son Église pour les aider à y aller. Et Dieu dans une reconnaissance infinie le place à sa droite comme Roi du Ciel.

Le Ciel ! But de notre courte vie terrestre. Sachons désirer ce Ciel, et son corollaire, sachons nous détacher des biens de ce monde. En effet, si aller au Ciel rejoindre Dieu pour l’éternité est vraiment enraciné au fond de nous, est notre désir le plus profond, alors toutes les vanités du monde nous deviendront futiles et fades. Mais pour désirer ce Ciel il faut essayer de comprendre ce que c’est.

Le Ciel c’est tout d’abord Dieu lui-même. C’est être auprès de Lui pour l’éternité. C’est être plongé dans sa grandeur, sa majesté, sa puissance, sa justice. C’est être plongé dans son amour, sa bonté, son Cœur de Père. C’est comprendre cette Trinité Sainte, Père, Fils et Saint-Esprit. Saint Augustin résume le Ciel en une courte phrase : « La récompense de Dieu [càd le Ciel NDLR] c’est Dieu lui-même. Demandez autre chose si vous trouvez quelque chose de mieux. ». C’est aussi la même récompense dont parlent les béatitudes : Bienheureux les cœurs purs car ils verront Dieu.

A côté de Dieu siègent le Christ et la Sainte Vierge. Le Roi et la Reine du Ciel, pleins de bonté, de charité et d’amour. Leurs Cœurs n’ont de cesse de vouloir vivre avec nous et ce sont eux qui nous accueilleront lors de notre propre montée au Ciel. Viennent ensuite les neuf Cœurs Angéliques : les Séraphins, les Chérubins, les plus proches de Dieu, jusqu’aux Archanges et aux Anges qui ont pour mission d’agir sur Terre et nous aider. Ils sont une multitude, beaucoup plus nombreux que les hommes. Leur magnificence est indescriptible et le bonheur de vivre avec eux sera indicible. Saint Michel, Saint Raphaël, nos Anges Gardiens seront là avec nous au Paradis.

Christ. L’un des premiers, le bon larron, a exprimé si magnifiquement son désir du ciel :  “Seigneur, souvenez-vous de moi lorsque vous serez arrivé dans votre royaume.“ Quelle simplicité, quelle humilité dans sa demande. Le Christ l’a alors canonisé sur le champ : “Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis“.  Et que dire de tous les autres saints que nous retrouverons : nos saints patrons, ceux de l’histoire de France et des autres pays, les saints de la hiérarchie de l’Église, les martyrs. Au Ciel il y aura enfin une partie de nos familles et amis. Mais aussi une multitude inconnue de nous. Quelle vie ! Loin d’être une sorte d’état statique, être au Ciel signifie en effet vivre réellement avec Dieu dans sa Cité céleste, composée de ces anges, de ces saints, de nos proches. La vie dans cette société sera dans une harmonie parfaite. Tout sera beau, juste et charitable. Tout ne sera qu’amour parfait avec Dieu et amour parfait les uns envers les autres. Les plus belles choses que nous pouvons voir sur Terre, les plus beaux moments de notre vie sont totalement insignifiants à côté de ce que nous vivrons au Ciel.

Mais pour bien mesurer ce qu’est le Ciel, au-delà de contempler sa beauté, il faut aussi savoir regarder son antithèse : l’enfer.  Désirer le Ciel c’est aussi refuser l’enfer. Aujourd’hui on ne parle plus de l’enfer et il a disparu des enseignements. On nous berce dans l’idée qu’on ira tous au paradis grâce à une sorte de “miséricorde automatique“. Résultat, plus besoin de faire d’efforts. On peut s’installer confortablement dans le péché, sans craintes, sans conséquences pour nous. C’est LA grande ruse de Satan de ce siècle. Car la considération de l’enfer est un garde-fou puissant et salutaire. La peur d’un châtiment, quel que soit son domaine, apporte toujours une aide précieuse à notre faible volonté. Satan le sait et il nous enlève cette protection pour nous faire tomber sans que l’on s’en rende compte.

Saint Jean Chrysostome, indiquait que Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même prêchait plus souvent sur l’enfer que sur le Ciel. Regardons combien de fois Notre Seigneur en parle explicitement dans l’Évangile. La Sainte Vierge fait de même. Lors de son apparition à la Salette, Elle pleurait à cause des âmes qui tombent en enfer comme les feuilles en automne“. Une telle comparaison dramatique, montre que ceux qui se damnent se comptent par millions. Chaque jour nous côtoyons des personnes qui en prennent le chemin. A commencer par nous-mêmes… Oui nous-mêmes ! Rappelons-nous que les saints avaient peur de l’enfer pour eux. Saint François de Sales, le Saint curé d’Ars, le pape Saint Pie X, et bien d’autres avaient un grand désir du Ciel tout en redoutant d’aller enfer ! Alors nous, qui sommes-nous pour vivre tranquillement dans l’idée d’un Ciel acquis quoique nous fassions ? Folie !

Après La Salette, voyant que nous ne réagissions pas à son message, la Sainte Vierge est allée plus loin. A Fatima, Elle a montré l’enfer aux trois petits enfants. Aujourd’hui nous serions choqués. Ce n’est pas bien, ça fait peur, parler de ça à des enfants ! Et bien non. Notre Mère du Ciel sait l’importance pour notre salut de voir cette vérité en face. Voici la description de son apparition du 13 juillet 1917 :

Notre Dame dit : “Priez, priez beaucoup parce que beaucoup d’âmes vont en enfer.” Notre-Dame étendit les mains et soudain les enfants virent un trou dans le sol. Ce trou, disait Lucie, était comme un océan de feu dans lequel se voyaient des âmes avec une forme humaine, des hommes et des femmes, brûlant dans le feu, criant et pleurant inconsolablement. Lucie disait que les démons avaient un aspect horrible comme des animaux étranges. Les enfants étaient si horrifiés que Lucie cria. Elle était si terrorisée qu’elle a cru qu’elle allait mourir. Marie dit aux enfants : “Vous avez vu l’enfer, c’est là où vont les pécheurs quand ils ne se repentent pas.”

C’est pour cela que la Sainte-Vierge nous a appris cette prière récitée après chaque dizaine de chapelet : “Ô mon Jésus, pardonnez-nous nos péchés, préservez-nous du feu de l’enfer et conduisez au Ciel toutes les âmes, spécialement celles qui ont le plus besoin de votre miséricorde.“ Oui, Elle nous demande tous les jours de prier pour ne pas aller en enfer ! Ce n’est pas une formule de politesse mais bien une terrible possibilité. Et Elle va plus loin. Parmi ses 5 demandes de Fatima, Elle nous a demandé d’offrir tous les jours les difficultés de notre devoir d’état pour convertir des pécheurs. “Des âmes en grand nombre vont en enfer parce que personne ne prie ni ne fait de sacrifices pour elles.” Voilà la grande mission que Marie confie aux fidèles de ces temps modernes : grâce au moyen qu’Elle a prescrit à Fatima, l’aider à envoyer au Ciel un grand nombre d’âmes qui ont pris le chemin de l’enfer.

C’est la plus grande œuvre de charité et d’amour que nous puissions avoir envers notre prochain.

Et lorsque nous paraitrons devant le Christ, soyons sûrs qu’il nous demandera : « As-tu envoyé des âmes au Ciel toi qui a reçu ce moyen si simple donné par ma Mère ?» Oui, l’Ascension de Notre Seigneur doit nous faire désirer le Ciel pour nous-même, mais aussi désirer le Ciel pour les autres.

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