Méditation 1er samedi d’octobre 2022

4ème mystère douloureux : le portement de Croix

Fruit du Mystère: la patience dans les épreuves

Le 1er samedi du mois d’octobre tombe le premier jour de ce mois du Rosaire. C’est donc une double raison d’honorer Notre Dame. Nous allons prendre comme méditation le portement de croix, et nous arrêter plus particulièrement au moment où Jésus rencontre sa Mère. Nous nous aiderons dans cette méditation des visions de la Bienheureuse Anne Catherine Emmerich. (ACE)

Après la condamnation de Jésus, la Sainte Vierge accompagnée de Saint Jean et des saintes femmes, se fraya un chemin dans la foule pour se placer au pied d’une maison où le cortège devait passer : “La mère de Dieu était pâle, les yeux rouges de pleurs, tremblante et se soutenant à peine“ (ACE). Alors que Jésus n’est pas encore arrivé à leur hauteur, la méchanceté humaine va se déclencher contre Marie : “Lorsque les gens qui portaient les instruments du supplice s’approchèrent d’un air insolent et triomphant, la mère de Jésus se prit à trembler et à gémir ; elle joignit ses mains, et un de ces misérables demanda : « Quelle est cette femme qui se lamente ? » Un autre répond : « C’est la mère du Galiléen. » Quand ces scélérats entendirent ces paroles, ils accablèrent de leurs moqueries cette douloureuse mère ; ils la montrèrent du doigt, et l’un d’eux prit dans sa main les clous qui devaient attacher Jésus à la croix, et les présenta à la sainte Vierge d’un air moqueur“. (ACE)

Quelle attitude ignoble et cruelle vis-à-vis de celle qui n’est que Charité et Amour. Ce fut la première grave offense directe faite à la Sainte Vierge de la part des hommes. Si nous avions été sur ce chemin du Calvaire à côté de Marie, comment aurions-nous réagi ? Serions-nous restés indifférents ? Bien sûr que non. Nous aurions au contraire tout fait pour la consoler, pour la soutenir, pour réparer les injures de la foule et des soldats. Et bien aujourd’hui la situation est la même. Les insultes, les blasphèmes du monde moderne envers Notre Dame continuent et sont même pires que lors du portement de croix. Pour les réparer, Marie nous a demandé de réaliser ce petit effort des 1ers samedis du mois. Comprenons bien.  Ce qu’elle nous demande aujourd’hui, c’est exactement comme si nous étions nous-mêmes sur ce chemin du Calvaire, avec Saint Jean, et qu’elle nous demande de la soutenir, de l’entourer de notre amour pour réparer les ignominies qui lui sont infligées par les soldats.

Le 29 mais 1930, Notre Seigneur confiera à Sœur Lucie pourquoi il nous a été demandé cinq premiers samedis du mois consécutifs :

« Ma fille, le motif en est simple. Il y a cinq espèces d’offenses et de blasphèmes proférés contre le Cœur Immaculé de Marie :

1 Les blasphèmes contre l’Immaculée Conception ;

2 Les blasphèmes contre sa virginité ;

3 Les blasphèmes contre sa maternité divine, en refusant en même temps de la reconnaître comme  
   Mère des hommes ;

4 Les blasphèmes de ceux qui cherchent publiquement à mettre dans le cœur des enfants l’indifférence

   ou le mépris ou même la haine à l’égard de cette Mère Immaculée ;

5 Les offenses de ceux qui l’outragent directement dans ses saintes images.

Voilà ma fille, le motif pour lequel le Cœur Immaculé de Marie m’a inspiré de demander cette petite réparation, et en considération de celle-ci d’émouvoir ma Miséricorde… »

Revenons au chemin de Croix. Après avoir subi les outrages des bourreaux, voilà que tout à coup la Sainte Vierge aperçoit enfin son fils : “Elle regarda Jésus en joignant les mains, et, brisée par la douleur, s’appuya pour ne pas tomber contre la porte, pâle comme un cadavre et les lèvres bleues“. (ACE)  Elle qui a contemplé pendant trente-trois ans le visage si rayonnant et si bon de Notre Seigneur, elle le voit désormais défiguré, écrasé de souffrance. “Son visage était livide, sanglant et meurtri, sa barbe inondée d’un sang à moitié figé qui en collait tous les poils ensemble“. (ACE) L’épée prophétisée par Saint Siméon vient de se planter dans son Cœur de Mère. C’est alors qu’à son tour Jésus levant les yeux, l’aperçoit :“Ses yeux éteints et ensanglantés, sous l’horrible tresse de la couronne d’épines, jetèrent sur sa douloureuse mère un regard triste et compatissant, et trébuchant sous son fardeau, il tomba pour la seconde fois sur ses genoux et sur ses mains“. (ACE) Oui, la vision de la douleur de sa Mère est une épreuve tellement insoutenable pour Jésus que ses forces l’abandonnent*.

Ce premier regard échangé entre Jésus et Marie a dû avoir une intensité indicible. “Marie, sous la violence de sa douleur, ne vit plus ni soldats ni bourreaux : elle ne vit que son fils bien-aimé réduit à ce misérable état ; elle se précipita de la porte de la maison au milieu des archers qui maltraitaient Jésus, tomba à genoux près de lui et le serra dans ses bras“. (ACE) Comme Jésus,Elle tombe sur ce chemin du Calvaire, à ses côtés. Les voilà tous deux à terre écrasés par la méchanceté des hommes. Leurs deux Cœurs ne font plus qu’un dans ce sacrifice réalisé par amour pour nous, pour notre salut.

Quelles ont pu être les pensées du Christ à ce moment précis ?  Bien sûr le bonheur de retrouver sa Mère à côté de Lui. Mais aussi une peine terrible. Alors que le souvenir de son agonie au jardin des oliviers est encore présent, Il voit désormais l’agonie de sa propre Mère commencer. Il sait qu’Il l’a entrainée dans cette folie de la rédemption du Monde. Il aurait pu lui éviter cela si ses légions d’anges étaient intervenues. Mais la volonté du Père est autre. Il sait qu’en acceptant son propre sacrifice Il a entrainé celui de sa Mère. Quel accablement pour Jésus. Après avoir porté les péchés du monde, Il doit maintenant porter dans son Cœur l’immense douleur de sa Sainte Mère. Mais comme au jardin des oliviers, ce nouvel accablement est encore vécu dans une totale soumission à la volonté de son Père. Et connaissant sa Mère Il sait que cette soumission est partagée par Elle dans une parfaite union de Cœur avec Lui. Cette terrible épreuve les unit plus que jamais. Quelques secondes passent ainsi et Marie, repoussée par les soldats, disparait de sa vue. Alors patiemment Jésus se relève.

Ceci nous amène au fruit de ce mystère “la patience dans les épreuves“ que l’on pourrait aussi formuler la paix de l’âme dans les épreuves.  A Fatima, Notre Dame nous a demandé d’offrir tous les jours les difficultés de notre devoir d’état. Offrir signifie donner et accepter patiemment les épreuves qui nous sont envoyées car elles sont la volonté de Dieu. Bien sûr ce n’est pas facile et sur le moment on peut ne pas comprendre le sens de cette volonté divine. Mais Dieu, lui, sait le bien qui en résultera. Écoutons Saint Alphonse de Liguori qui explique merveilleusement dans quel état d’esprit nous devons être :

« Livrons-nous donc, avec un abandon sans réserve, au bon plaisir de notre divin Seigneur ; il est infiniment sage : il sait ce qui est meilleur pour nous ; il est infiniment aimant, il a donné sa vie pour nous : donc aussi il veut ce qui nous est le meilleur. Soyons une bonne fois persuadé comme nous y invite Saint Basile, que Dieu gouverne notre vie pour notre avantage, mieux, sans comparaison, que nous ne pouvons nous-mêmes ou le faire ou le désirer. »

Aussi, lorsque nos croix nous paraissent trop lourdes, tournons-nous vers les tendres Cœurs de Jésus et Marie. Demandons-leur de nous donner les grâces nécessaires pour qu’à leur suite, nous puissions vivre patiemment nos épreuves en renouvelant la prière du Christ à Gethsémani : Seigneur que votre volonté soit faite et non la mienne. Tel est le chemin de la sainteté à laquelle nous sommes appelés en ces temps difficiles. C’est aussi le seul chemin de la paix intérieure dans les épreuves.

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