1er samedi août 2023 Méditation sur le Couronnement TSVM

5ème Mystère glorieux : Le couronnement de la Sainte Vierge dans le Ciel

Fruit du mystère : une grande confiance dans sa protection

« Salve Regina, mater misericordiae, vita dulcedo et spes nostra salve.»

 Salut ô Reine de miséricorde, notre vie, notre consolation, notre espoir, salut ! »                                       

Cette prière à la Reine du Ciel, une des plus belles composée par les hommes, a été écrite par l’évêque Adhemar de Monteil en 1096 au Puy en Vellay, lieu de la première manifestation de la Sainte Vierge sur terre après son Assomption à la fin du 1er siècle après JC : « L’Auguste Mère du Sauveur, entre tous les lieux du monde, s’est choisi spécialement cet endroit pour y être servie et honorée jusqu’à la fin des siècles. »  C’est en ce lieu que trône la statue Notre Dame de France, réalisée avec le métal des canons russes pris en 1856, véritable préfiguration de Fatima. ( www.notre-dame-de-france.org).

Ce titre de Reine du Ciel est expliqué par de nombreux saints.

« Si le Fils est Roi, la Mère a le droit d’être tenue pour Reine et d’en porter le nom. »           Saint Athanase

« Oui, quand Marie consentit à être la Mère du Verbe éternel, à l’instant même et par ce consentement, elle mérita et obtint la principauté de la terre, le domaine du monde, le sceptre et la qualité de Reine de toutes les créatures. »  Saint Bernardin de Sienne

« Marie est notre Reine ; mais sachons-le pour notre commune consolation, elle est une Reine pleine de douceur et de clémence, toute disposée à répandre ses bienfaits sur notre misère. C’est pourquoi, la sainte Église veut qu’en la saluant dans la belle prière que nous méditons, nous lui donnions le titre de Mère de miséricorde. »                 Saint Alphonse de Liguori

Et le Saint poursuit : « Selon la remarque du Bienheureux Albert le Grand, le nom même de Reine éveille l’idée de compassion, de sollicitude en faveur des pauvres, à la différence du nom d’Impératrice, qui signifie sévérité et rigueur. Et, d’après Sénèque, la vraie grandeur des rois et des reines consiste à soulager les malheureux. (…) Il est donc du devoir des rois de s’appliquer principalement aux œuvres de miséricorde, mais non au point d’oublier l’exercice de la justice à l’égard des coupables, quand cela est nécessaire. Cependant, il n’en est pas ainsi de Marie : elle est Reine, mais elle n’est pas Reine de justice, obligée d’office à punir les malfaiteurs ; elle est Reine de miséricorde, et son unique attribution est d’avoir pitié des pécheurs et de leur ménager le pardon. Telle est la raison du nom de Reine de miséricorde, sous lequel l’Église nous apprend à l’invoquer. (…)

Voici le commentaire du célèbre Gerson, chancelier de Paris : La royauté de Dieu comprend l’exercice de la justice et celui de la miséricorde ; or le seigneur l’a partagée : il s’est réservé à lui-même le règne de la justice, et il a cédé à Marie le règne de la miséricorde, voulant que toutes les grâces accordées aux hommes passent par les mains de cette douce Reine, pour être départies à son gré. Cette explication est confirmée par saint Thomas, dans sa préface aux Épîtres canoniques ; quand la Bienheureuse Vierge, dit-il, conçut et enfanta le Verbe divin, elle obtint la moitié du règne de Dieu, et devint Reine de miséricorde, Jésus-Christ restant Roi de justice. »

A la Salette Notre Dame nous le confirmera : « Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je ne puis plus le maintenir. »

Saint Alphonse de Liguori poursuit sa méditation sur la Reine de Miséricorde : « Ah ! elle n’ignore pas, cette divine Mère, qu’elle est la bénie, la bienheureuse, celle qui, seule entre tous les enfants d’Adam, a trouvé la grâce perdue par l’homme ; elle sait qu’elle est la Bien-Aimée de son Seigneur, plus aimée que tous les saints et tous les anges ensemble ; comment donc Dieu pourrait-il ne pas l’exaucer ? Qui ne connaît pas la force des prières de Marie auprès de Dieu ? Une loi de clémence sort de ses lèvres, dit le Sage, chacune de ses prières est comme une loi aussitôt sanctionnée par le Seigneur, et qui garantit un arrêt de miséricorde à tous ceux pour qui elle intercède. – Saint Bernard demande pourquoi l’Église appelle Marie Reine de miséricorde, et il répond : C’est que l’on croit qu’elle ouvre l’abîme de la miséricorde divine à qui elle veut, quand elle veut, et comme elle veut ; en sorte que nul pécheur, si criminel soit-il, ne se perd, pourvu que Marie le protège.

Mais n’est-il pas à craindre que Marie ne refuse de s’entremettre pour certains pécheurs qui lui paraîtront trop souillés ? ou bien ne devons-nous pas nous laisser intimider par la majesté et la sainteté de cette grande Reine ? – Oh ! non, réponds saint Grégoire VII ; autant elle est sainte et élevée, autant elle est douce et miséricordieuse envers les pécheurs qui l’invoquent avec un vrai désir de s’amender. Les airs de grandeur que prennent les rois et les reines de la terre, inspirent la terreur, et sont cause que leurs sujets craignent de paraître en leur présence ; mais demande saint Bernard, quelle appréhension pourrait empêcher les malheureux d’aller à cette Reine de miséricorde ? Elle ne laisse rien paraître de terrible ou d’austère en sa présence, elle ne montre que douceur et bonté ; (…)

Et ne dîtes pas, ô Vierge sainte, semble ajouter saint Georges de Nicomédie ; ne dîtes pas que la multitude de nos péchés vous empêche de nous secourir ; car telles sont votre puissance et votre bonté, qu’il n’est pas de fautes si nombreuses qui puissent en dépasser les bornes. Rien ne résiste à votre puissance, parce que votre Créateur, qui est aussi le nôtre, regarde votre gloire comme la sienne, et croit se faire honneur à lui-même en honorant sa Mère ; aussi le fait-il avec une joie extrême : on dirait qu’en exauçant vos prières, il acquitte une dette. Oui, une dette, car, veut dire le saint, bien que Marie soit infiniment obligée envers son Fils, qui l’a choisie pour Mère, on ne peut nier qu’à son tour il ne soit, lui-même fort obligé envers Marie, puisqu’elle lui a donné l’être humain. Eh bien ! pour payer en quelque sorte à sa Mère tout ce qu’il lui doit, Jésus se plaît à accroître sa gloire, qui lui est si chère, et spécialement en lui accordant toutes ses requêtes.

Quelle confiance ne devons-nous donc pas avoir en cette auguste Reine, nous qui la savons si puissante auprès de Dieu, et en même temps si riche de miséricorde, que personne au monde n’est exclu de sa tendresse et de ses faveurs ! C’est ce que la bienheureuse Vierge a révélé elle-même à Sainte Brigitte :

 » Je suis, lui dit-elle un jour, la Reine du ciel et la Mère de miséricorde ; je suis la joie des justes et la porte par laquelle les pécheurs ont accès auprès de Dieu. Il n’est pas de pécheur maudit au point d’être privé des effets de ma miséricorde tant qu’il vit sur la terre ; car il n’en est aucun qui ne doive quelque grâce à mon intercession, ne fût-ce que celle d’être moins tenté par les démons. Aucun pécheur, ajoute-t-elle, à moins qu’il ne soit tout à fait maudit (c’est-à-dire frappé de la malédiction finale et irrévocable qui se prononce contre les damnés), aucun pécheur n’est tellement rejeté de Dieu, qu’il ne puisse, en m’appelant à son aide, retourner à Dieu et obtenir miséricorde. (…) Enfin, elle conclut en ces termes : Bien malheureux sera donc, dans la vie future, et malheureux à jamais, celui qui se sera damné faute de recourir à moi, comme il le pouvait, dans la vie présente, à moi, si miséricordieuse envers tous les hommes, et si désireuse de venir en aide aux pécheurs. »

Voulons-nous donc assurer notre salut, allons souvent, allons sans cesse nous réfugier aux pieds de cette douce Reine, et, si la vue de nos péchés nous épouvante et nous décourage, souvenons-nous que Marie a été établie Reine de miséricorde pour sauver, par sa protection, les pécheurs les plus coupables et les plus désespérés pourvu qu’ils se recommandent à elle. »

Terminons par cette prière du même Saint Alphonse de Liguori : « O glorieuse Vierge, je sais que vous êtes la Reine du monde, et par conséquent ma Reine ; je veux me consacrer à votre service d’une manière plus spéciale, et vous laisser disposer de moi comme il vous plaît. Je vous dis donc avec saint Bonaventure : Gouvernez-moi, ô ma Reine, et ne me laissez pas à moi-même ; commandez-moi, employez-moi selon votre gré, et même châtiez-moi quand je ne vous obéis point ; oh ! combien me seront salutaires les châtiments de votre main ! J’estime plus l’honneur de vous servir que celui de commander à toute la terre. Je suis à vous, sauvez-moi. Recevez-moi au nombre des vôtres, ô Marie, et, comme tel, pensez à me sauver. Et si dans le passé, je vous ai mal servie, ayant laissé échapper tant d’occasions de vous honorer, je veux désormais m’unir à vos serviteurs les plus affectionnés et les plus fidèles. Je vous le promets et cette promesse, j’espère la tenir avec votre secours.

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