1er samedi avril 2024 Méditation sur la Nativité

3ème mystère joyeux : La Nativité   Fruit du mystère: l’esprit de pauvreté

Nous poursuivons notre cycle de cinq “1er samedi du mois“ sur les mystères joyeux. Après la méditation sur la Visitation en mars dernier nous allons maintenant tenir compagnie à Notre Dame sur ce grand mystère de la Nativité. Compte tenu du contexte de la réparation de l’acte du gouvernement, la méditation sera un peu plus longue que d’habitude.

Lors de la Visitation nous avions vu que le Christ a délivré Saint Jean-Baptiste et sa famille du péché originel. En réalisant ce premier acte de notre rédemption, alors qu’Il est présent dans le sein de sa Mère depuis seulement quelques jours, le Christ lui-même nous montre de façon éclatante que la vie commence à la conception.

Son choix de débuter sa vie sur terre dès la conception montre d’ailleurs à quel point cette période est pour Lui importante. En effet, Il aurait parfaitement pu venir dans le monde directement comme une personne adulte. Non. Il décide de s’incarner comme un enfant à naître, et Il va ainsi donner une immense dignité à cette période de la vie entre la conception et la naissance. S’imaginer que le Fils de Dieu lui-même a eu une semaine dans le sein de sa Mère, puis deux semaines, puis trois semaines (âge où physiquement le cœur commence à battre) et ainsi de suite jusqu’à la naissance change le regard de tout chrétien sur cette période de la vie : tout ce que vit un enfant dans le ventre de sa mère, le Christ l’a vécu.

Alors, on peut tout à fait se demander pourquoi Dieu a voulu vivre cela ? Il n’est pas besoin de chercher bien loin. C’est Lui qui a créé cette présence de neuf mois d’un enfant à naître dans le sein de sa mère. Il a voulu ainsi que se tisse entre une maman et son enfant qui grandit en elle un lien d’amour incomparable. Et quand lui-même s’est incarné, il a voulu établir ce même lien d’amour entre Lui et son Auguste Mère. Il a voulu que son Sacré-Cœur batte à quelques centimètres du Cœur Immaculé de Marie pendant ces neuf mois jusqu’à sa Nativité.

C’est pour cela que si l’avortement est un acte terrible vis-à-vis de l’enfant à naître, il est en même temps une très grave offense vis-à-vis de Dieu car le Christ nous a bien dit : “Ce que vous ferez aux plus petits d’entre les miens, c’est à moi que vous le faites.“ Ces paroles appliquées à l’avortement doivent nous bouleverser. Dans son ouvrage, Réflexions sur chacune des sept douleurs de Marie, Saint Alphonse de Liguori nous fait part d’une vision : “Un jour Marie apparut à la bienheureuse Colette, de l’ordre de saint François, et lui montrant dans un berceau l’enfant Jésus mis en pièces, Elle lui dit : c’est ainsi que les pécheurs traitent continuellement mon Fils, en renouvelant sa mort et mes douleurs ; ma fille, priez pour eux, afin qu’ils se convertissent.“ Quelle vision prophétique du monde d’aujourd’hui où effectivement, lors des avortements chirurgicaux (à partir de quatorze semaines), l’enfant est mis en pièces, car le “médecin“ va devoir d’abord arracher un à un ses membres avant de pouvoir extraire le reste du petit corps mutilé.

Si ces atrocités sont insupportables aux yeux de Dieu, que dire de l’offense envers la Sainte Vierge. Elle, la femme qui de toute l’histoire du monde a le plus aimé son enfant et qui plus que toute autre mère a le plus aimé le développement de cette vie en Elle jusqu’à la Nativité. Elle qui enfin est devenue la propre Mère de tous les enfants à naître, combien il doit être douloureux pour son Cœur de Mère de voir que l’on tue ces millions d’êtres qui ne naîtront jamais et ne seront jamais baptisés. Si Notre Dame pleurait déjà à la Salette en 1846 sur le monde, combien Elle doit pleurer encore plus aujourd’hui ! En ce 1er samedi du mois, il est temps de nous jeter à ses pieds pour réparer une telle offense qui plus est, élevée au rang de fondement de la constitution française.

Consolons-La comme Elle nous a demandé de le faire en méditant avec ferveur sur ce mystère de la Nativité.

Toute méditation commence par une chose très simple : savoir contempler en silence. Alors, tels de nouveaux bergers, regardons la beauté et la paix de ce moment de la Nativité. Laissons-nous saisir par l’intensité de cette scène. Sous la voûte du ciel étoilé, dans la pureté de votre création, de la roche, des plantes et des animaux, en présence de Saint Joseph et de la Sainte Vierge, oh mon doux Jésus, vous venez de naître, au terme de vos neuf premiers mois de vie au sein de votre Auguste Mère.

Dom Guéranger, grand moine bénédictin du XIXème siècle décrit ainsi la naissance de Notre Seigneur. “Cependant, à l’heure de minuit, la Vierge a senti que le moment suprême est arrivé. Son cœur maternel est tout à coup inondé de délices inconnus ; il se fond dans l’extase de l’amour. Soudain, franchissant par sa toute-puissance les barrières du sein maternel, comme il pénétrera un jour la pierre du sépulcre, le Fils de Dieu, Fils de Marie apparaît étendu sur le sol, sous les yeux de sa mère, vers laquelle il tend ses bras.“ Tout comme l’incarnation a été miraculeuse, la naissance de Jésus a été de même miraculeuse. La Sainte Vierge n’ayant pas le péché originel – Immaculée Conception – Elle ne connaîtra pas les conséquences de ce péché que sont les douleurs de l’enfantement. Alors continue Don Guéranger La Vierge-Mère adore cet enfant divin qui lui sourit ; elle ose le presser contre son cœur ; elle l’enveloppe des langes qu’elle lui a préparés ; elle le couche dans la crèche. Le fidèle Joseph adore avec elle ; les saints Anges, selon la prophétie de David, rendent leurs profonds hommages à leur Créateur, dans ce moment de son entrée sur cette terre. Le ciel est ouvert au-dessus de l’étable, et les premiers vœux du Dieu nouveau-né montent vers le Père des siècles (…) arrivent à l’oreille du Dieu offensé, et préparent déjà le salut du monde. “

Oui, la beauté de cette scène doit nous conduire à la mission du Christ. A peine né il poursuit son œuvre de Rédemption commencée à l’Annonciation et à la Visitation. Il va alors faire appeler des bergers. Les anges envoyés prononceront ces paroles : “Gloire à Dieu au plus haut des Cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. “ Le terme “bonne volonté“ est très important. En effet si les premiers hommes appelés par l’Enfant Jésus sont de “bonne volonté“ c’est que cette caractéristique est majeure.  La “bonne volonté“, c’est une volonté humble, qui se conforme à celle de Dieu et est entièrement soumise à sa loi. C’est l’attitude qui nous est demandée par Dieu. Saint Joseph en est un magnifique exemple et les bergers viennent à sa suite. Chez eux pas de doutes, pas de raisonnements complexes, pas d’esprit orgueilleux qui remet toujours tout en question. Non la simplicité de la foi. Ils entendent un appel ? Sur le champ ils viennent.  Et dans la beauté de leur cœur pur, lorsqu’ils se retrouvent face à l’Enfant Jésus, ils voient et ils croient, se mettant à genoux pour l’adorer. Comment une telle foi instantanée a-t-elle été possible ? Par la naissance de la grâce apportée par le Christ comme l’explique Dom Guéranger : “ Que s’est-il donc passé au cœur de ces hommes simples ? Le Christ y est né, il y habite désormais par la foi et l’amour. Ils sont nos pères dans l’Église ; et c’est à nous de leur devenir semblables. Arrivés en présence de l’Enfant, leurs cœurs déjà préparés le reconnaissent ; et Jésus, par sa grâce, prend naissance en eux. “  Plus que jamais la bonne volonté, la spontanéité et la foi des bergers doivent être notre modèle.

Après les bergers, viendront ensuite les rois mages. Notons ici le symbole de ces deux catégories de personnes si différentes présentes à la crèche que sont les bergers et les rois. Cela montre que Jésus vient en ce monde pour appeler tous les hommes des plus petits aux plus grands. C’est le caractère universel de Sa nouvelle Alliance et de son Église, une, sainte, catholique et apostolique. L’adoration des rois mages, vient aussi compléter celle des bergers car elle apporte une véritable profession de foi, une sorte de premier Credo. Le pape Saint Grégoire le Grand déclare dans sa 10ème homélie sur l’Épiphanie : “Les mages proclament, par leurs présents symboliques, qui est Celui qu’ils adorent. Voici l’or : c’est un Roi ; voici l’encens : c’est un Dieu ; voici la myrrhe : c’est un mortel.“

Mais après les rois mages, hélas, le temps de la paix de Noël s’estompe car déjà Satan se déchaîne. La nativité c’est aussi cela : un combat qui commence et mènera Jésus à la mort de la Croix par amour pour nous.  Face à l’adoration des rois mages se dresse la haine du roi Hérode. Face à la douceur des simples bergers se dresse la violence des simples soldats. Face à la naissance de Jésus se dresse le massacre des nouveaux nés. Deux mille ans plus tard, ce combat continue. Comme le roi Hérode qui a utilisé son pouvoir pour faire tuer les saints innocents de son royaume, les dirigeants actuels utilisent leur pouvoir pour faire périr dans leurs pays d’autres innocents. Avec une différence de taille : nous sommes passés de plusieurs centaines d’innocents à Bethléem à plusieurs centaines de millions aujourd’hui dans le monde. Alors comment réparer une telle abomination ? C’est humainement impossible. Face à ce mystère d’iniquité seul le mystère de la Nativité permet une réparation. Jésus est né dans la crèche pour venir réparer l’irréparable. Sa naissance a pour but son agonie au jardin des oliviers où lui-même se chargera de tous les péchés du monde pour les expier devant son Père à notre place et nous permettre de nous ouvrir le Ciel en mourant sur la Croix.

Mais dans son océan d’amour et de miséricorde à notre égard, Dieu attend maintenant qu’à la suite de Jésus nous réparions à notre tour. Ne nous trompons pas. Un des plus grands pièges de Satan aujourd’hui est de faire croire que nous irons tous automatiquement au Ciel, sans efforts et que nous pouvons vivre une vie de plaisir. A Fatima Notre Dame a montré l’Enfer à trois petits enfants pour nous montrer combien cela est totalement faux. Nous tous, nous avons aussi à mener un combat. Combat contre nous-même et nos mauvais penchants. Combat contre “Satan et les esprits mauvais qui rôdent dans le monde en vue de perdre les âmes“ (prière à Saint Michel Archange du pape Léon XIII). Ainsi, à la suite du Christ venu réparer les fautes des hommes, nous devons faire nous-même des actes de réparation, non seulement pour nos propres fautes mais aussi pour celles des autres. C’est ce que font les moines et moniales qui prient pour le monde dans les monastères. Et c’est là que la demande de Notre Dame de Fatima prend tout son sens. La Très Sainte Vierge est en effet venue demander à tous les fidèles de réparer les offenses qui lui sont faites et de prier pour les pécheurs. L’avortement est une immense offense faite à son Cœur de Mère car, comme nous le disions, Elle est la Mère de chaque enfant à naître. Et Elle nous a dit à Fatima, avec une grande précision, comment elle voulait qu’on répare : avec les “1er samedi du mois“ et le Rosaire. Et nous devons respecter Sa volonté.

On peut remarquer que dans les quatre actions demandées par Notre Dame chaque 1er samedi du mois, la “communion réparatrice“ est au centre. Pourquoi ? Parmi les multiples raisons il en est une dont nous pouvons parler plus spécialement aujourd’hui. Nous savons que communier c’est recevoir le Christ qui est alors réellement présent en nous. C’est-à-dire que Dieu, dans sa bonté infinie, a voulu que nous connaissions nous aussi à notre niveau ce lien d’amour que la Sainte Vierge a vécu pendant neuf mois avec son Divin Fils Jésus. Lors de la communion, comme Elle, nous portons Jésus en nous (pendant 15 min environ juste après la communion).  Alors, en ce jour de réparation, aimons plus que jamais Notre Seigneur présent en nous. Développons ce lien d’amour avec ce Cœur “qui a tant aimé le monde“ et offrons en esprit de réparation à Dieu le Père cette présence du Christ en nous.

Enfin, prions pour toutes ces âmes innocentes privées de naissance et de baptême. Prions aussi particulièrement pour toutes ces mamans qui ont décidé de ne plus porter leur enfant en elles. Prions pour qu’elles découvrent à la lumière du mystère de la Nativité le sens et la beauté de toute vie naissante et que, touchées par la grâce, elles demandent pardon à Dieu. Qu’elles soient comme l’enfant prodigue retournant chez son Père. Elles ont dilapidé un héritage qui leur avait été confié. Mais dans le pardon, comme l’enfant prodigue, elles seront accueillies par un Père plein d’amour pour elles. Aucune faute, aussi grave soit elle, n’est impardonnable dès lors qu’on la regrette avec sincérité. L’Amour de Dieu et sa Miséricorde sont plus puissants que tous les péchés du genre humain réunis. La Naissance de Jésus-Christ dans la crèche en est la démonstration.

Et pour terminer, redisons tous ensemble, en ce jour de réparation, la prière de l’ange à Fatima :

“Mon Dieu je crois, j’adore, j’espère et je vous aime. Je vous demande pardon pour ceux qui ne croient pas, qui n’adorent pas, qui n’espèrent pas et ne vous aiment pas.“

 

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