1er samedi janv.2024 Méditation sur la Crucifixion

5ème mystère douloureux : La crucifixion

Fruit du mystère : L’amour de Dieu et le salut des âmes

Ce premier samedi du mois de janvier 2024 tombe le jour de la fête de l’Épiphanie. En ce jour où Jésus nouveau-né est adoré par les rois mages nous méditons sur Jésus crucifié par les hommes. En ce jour où la Mère de Dieu dans la crèche est dans la joie de la contemplation de la naissance de son Fils, nous allons tenir compagnie quinze minutes à Notre Dame des sept douleurs au pied de la croix devant son Fils agonisant. Par cette coïncidence nous vivons aujourd’hui l’alpha et l’oméga de notre rédemption.

Zone de Texte:  Commençons par contempler la crucifixion avec Saint Alphonse de Liguori « D’après les révélations faites à sainte Brigitte, quand notre Sauveur se vit sur la croix, il étendit de lui-même sa main droite à l’endroit où elle devait être clouée. Les bourreaux clouèrent ensuite sa main gauche, et enfin ses pieds sacrés ; après quoi, ils laissèrent Jésus mourir sur ce lit de douleur. Saint Augustin dit que le supplice de la croix était extrêmement cruel, parce qu’il rendait la mort la plus lente, afin de prolonger la douleur. Saint Jean Chrysostome, considérant Jésus en croix, s’écrie avec admiration et amour : « Je vois mon Sauveur dans le ciel entre le Père et le Saint-Esprit ; je le vois sur le mont Thabor entre deux Saints, Moïse et Élie ; et comment le vois-je maintenant crucifié sur le Calvaire entre deux voleurs ? » (…)

Voilà donc ce divin Maître, qui était « le plus beau des hommes » (Ps 44, 3), le voilà, sur le Calvaire, tellement défiguré à force de tortures, qu’il fait horreur à qui le regarde. Mais il en paraît d’autant plus beau aux yeux des âmes dont il est aimé ; car ces plaies, ces meurtrissures, ces chairs déchirées, sont autant de marques, autant de preuves de son amour pour nous. »

« Jésus en croix fut un spectacle qui remplit d’étonnement le ciel et la terre : voir un Dieu tout-puissant, Maître de l’univers, condamné comme un malfaiteur et mourant sur un gibet infâme entre deux malfaiteurs ! Ce fut un spectacle de justice : le Père Éternel, voulant que sa justice soit satisfaite, punit les péchés des hommes dans la personne de son Fils unique qu’il aime autant que lui-même. Ce fut un spectacle de miséricorde : ce Fils innocent subit une mort si cruelle et si ignominieuse pour sauver ses créatures coupables. Ce fut surtout un spectacle d’amour : un Dieu offre et donne sa vie pour racheter des esclaves qui sont ses ennemis. »

« Qui ne pleurerait d’attendrissement, et qui n’aimerait pas Jésus-Christ, si chacun considérait tout ce qu’il a souffert durant ses trois heures d’agonie sur la croix ? Tous ses membres étaient blessés et souffrants ; l’un ne pouvait secourir l’autre. Cruellement affligé sur ce lit de douleur, Notre-Seigneur ne pouvait changer de position, ayant les mains et les pieds cloués. Toutes ses chairs sacrées étaient en plaies, mais les blessures de ses mains et de ses pieds, qui devaient soutenir tout son corps, étaient les plus douloureuses ; s’il voulait s’appuyer, soit sur les mains, soit sur les pieds, il y éprouvait des douleurs plus vives. On peut bien dire que Jésus endura autant de morts qu’il y eut d’instants dans ces trois heures d’agonie. »

« Et comment se fait-il après cela que tant de chrétiens, quoique sachant et croyant que Jésus-Christ est mort pour eux, au lieu de se consacrer sans réserve à son service et à son amour, ne font que l’offenser et le mépriser pour des satisfactions viles et passagères ? d’où vient une telle ingratitude ? De ce qu’ils perdent le souvenir de la passion et de la mort de Jésus-Christ. »

C’est pour ne pas perdre ce souvenir et nous aider à nous sanctifier que Dieu veut désormais que l’Église réalise chaque début de mois un “Triduum pascal“. Cela nous a été demandé en deux étapes : à Paray le Monial par le Sacré Cœur (Heure Sainte du jeudi soir, communion du 1er vendredi du mois) et à Fatima par le Cœur Immaculé de Marie (1er samedi du mois).  Cette grande dévotion aux Cœurs de Jésus et Marie sur trois jours, chaque début de mois, est un immense cadeau qui nous est fait pour les temps actuels. C’est notre armure face au mal déchainé.

Cette dévotion doit d’abord être basée sur la réalité du mystère de la Croix, c’est-à-dire la contemplation de Jésus crucifié et de Notre Dame des sept douleurs à ses pieds. Seule cette contemplation nous fait prendre conscience de la grandeur de nos fautes, de notre petitesse et de l’immense gratitude que nous devons témoigner aux Cœurs de Jésus et Marie. Seule la vision impressionnante de cette réalité de la Croix nous permet de rentrer avec une grande humilité dans la compréhension de la puissance de leur amour et de leur miséricorde pour nous.

Se focaliser sur la miséricorde de Jésus et Marie en mettant de côté la réalité de la Croix, est un des grands pièges actuels qui fait glisser immanquablement vers une sensiblerie de faux dévots et peut faire perdre la vraie foi. Saint Alphonse nous explique bien que la sainteté s’obtient d’abord par la vision de la Croix : « Ce spectacle a toujours été et sera toujours l’objet favori de la contemplation des saints ; c’est ce qui leur a fait compter pour peu de se priver de tous les biens et de tous les plaisirs terrestres, et d’accepter avec empressement et avec joie toutes les peines et la mort même, afin de témoigner quelque reconnaissance envers ce Dieu mort pour leur amour. »

De même une contemplation de la Croix qui se bornerait à regarder les souffrances du Christ sans y associer son amour démesuré pour nous finirait par apporter une vie spirituelle stérile. La Croix et l’Amour son totalement inséparables. La Croix n’a de sens que par l’Amour infini du Christ dont elle témoigne. Sans l’Amour qu’elle porte en elle, la Croix deviendrait désespoir.

Zone de Texte:  La méditation sur la crucifixion est aussi particulièrement importante par rapport aux autres car elle concerne directement chaque Messe. En effet, comme nous le savons, la Messe n’est ni un repas, ni une commémoration, ni une assemblée de fidèles. C’est le renouvellement réel mais non sanglant du sacrifice du Christ sur la Croix. Autrement dit à chaque Messe nous sommes physiquement présents au calvaire, deux mille ans plus tôt. Si Dieu le permettait, au moment de l’élévation, nous verrions à quelques mètres devant nous Jésus cloué sur la Croix, la Sainte Vierge présente à ses côtés. C’est la vision qui a été donné à Sœur Lucie pour illustrer ce moment de la consécration et de l’élévation de l’hostie et du calice.

Nous connaissons tous ces paroles du Christ : « Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. » Math 28,20. Mais Jésus a voulu encore plus que sa présence réelle dans la Sainte Hostie dans tous les tabernacles du monde. Il a voulu renouveler réellement son sacrifice de la Croix tous les jours.  Sa phrase signifie aussi :  et moi je m’offrirai en sacrifice pour vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. C’est ce qui fait que la Messe est le centre de toute la religion catholique. C’est ce qui lui donne une puissance radicalement différente et supérieure à toute prière humaine. C’est aussi pour cela qu’elle est la plus attaquée par Satan, qui tente de la réduire à un simple mémorial, à une simple prière communautaire pour lui enlever ainsi la puissance rédemptrice du Sacrifice de la Croix renouvelé.

Oui à chaque consécration, nous devons être silencieux, admiratifs, plein d’amour d’une part et de repentir d’autre part face à Jésus crucifié devant nous. On pourrait se demander pourquoi le Christ veut renouveler son sacrifice. Un seul a suffi pour nous racheter. Certes, mais les péchés continuent et le Christ face à cela veut continuer à nous attirer un déluge de grâce par son sacrifice permanent qu’il offre à son Père. Quel don inépuisable. Alors terminons cette méditation par cette grande prière :

« O bon et très doux Jésus, je me prosterne à genoux en Votre présence et je Vous prie et Vous conjure avec toute la ferveur de mon âme, de daigner graver dans mon cœur de vifs sentiments de foi, d’espérance et de charité, un vrai repentir de mes péchés, et une volonté très ferme de m’en corriger, pendant que je considère et contemple en esprit Vos cinq plaies, avec une grande affection et une grande douleur, ayant devant les yeux ces paroles que le prophète David mettait déjà dans Votre bouche, ô bon Jésus: «Ils ont percé Mes mains et Mes pieds; ils ont compté tous Mes os».

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