1er samedi oct. 2023 Méditation sur la flagellation

2ème mystère douloureux : La flagellation

Fruit du mystère : La mortification des sens

Ce 1er samedi du mois est important à plus d’un titre. Il tombe le 7 octobre fête de Notre Dame du Rosaire. Octobre est aussi le mois du Rosaire et le mois de la grande et dernière apparition de Fatima le 13 octobre 1917. Enfin cette année en octobre aura lieu un “Synode des synodalités“ dont le texte préparatoire inquiètent de nombreux évêques et cardinaux car une partie de l’enseignement et de la constitution même de la Sainte Église Catholique sont remis en cause. La Sainte Vierge étant à la fois le Cœur et la Mère de L’Église, Elle doit être dans une grande peine. Que ces quinze minutes de méditation où nous lui tenons compagnie, lui apporte une réelle consolation et réparation.

Nous poursuivons donc les mystères douloureux et allons méditer aujourd’hui sur la flagellation de Notre Seigneur Jésus Christ. Lors de la précédente méditation de ce mystère, il y a 8 mois, nous avions pris conscience, grâce à la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich, de la violence inouïe dont Jésus a été la victime innocente. Aujourd’hui St. Alphonse de Liguori va nous fait comprendre d’autres aspects de cette flagellation : la grande humiliation de Notre Seigneur et les raisons d’une telle souffrance.

« Saint Paul dit que Jésus-Christ s’est abaissé jusqu’à prendre la forme de serviteur (Ph 2, 7). Sur ce texte, saint Bernard fait la réflexion suivante : « Notre divin Rédempteur, qui est le Maître de l’univers, ne s’est pas contenté de prendre la condition de serviteur ; il a voulu paraître mauvais serviteur, et d’expier ainsi nos fautes ».

Il est certain que la flagellation fut le plus cruel des tourments que notre Sauveur eut à souffrir et celui qui abrégea le plus sa vie ; car la principale cause de sa mort, ce fut la perte de son sang, qu’il devait répandre jusqu’à la dernière goutte selon ce qu’il avait prédit (Mt 26, 28). Ce précieux Sang, il est vrai, avait déjà coulé dans le jardin des Oliviers ; il coula encore dans le couronnement d’épines et le crucifiement ; mais la plus grande partie en fut répandue dans la flagellation.

En outre, ce supplice fut extrêmement humiliant pour Jésus-Christ, parce qu’il n’était infligé qu’aux esclaves, conformément à la loi romaine. C’est pourquoi les tyrans, après avoir prononcé leur sentence contre les Martyrs, ordonnaient qu’ils fussent flagellés avant d’être mis à mort ; mais Notre-Seigneur fut flagellé avant sa condamnation. « Il a été révélé à sainte Brigitte qu’un de ses bourreaux ordonna d’abord à Jésus de se dépouiller lui-même de ses vêtements ; il obéit et embrassa ensuite la colonne, où il fut lié ; on le flagella si cruellement que son corps fut tout déchiré. La révélation ne dit pas simplement qu’on frappait, mais qu’on sillonnait ses chairs sacrées. Les coups portèrent jusque sur la poitrine, au point que les côtes furent mises à découvert. Tout cela est conforme à ce que dit saint Jérôme, ainsi que saint Pierre. »

Cette flagellation avait attiré beaucoup de juifs ainsi que des soldats. Qu’ils soient simples spectateurs curieux, ou ennemis de Jésus voulant sa mort, la présence de cette foule augmentait l’humiliation de Notre Seigneur, lui le Fils de Dieu, bafoué avec cruauté comme le dernier des esclaves. A la grande souffrance physique du supplice s’ajoutait la grande souffrance intérieure de l’humiliation.

Alors bien sûr une question nous taraude : pourquoi notre Sauveur a-t-il voulu endurer tant de tourments et d’outrages ? Saint Alphonse nous répond : « C’est afin que, voyant tout ce qu’un Dieu a daigné souffrir pour nous donner l’exemple de la patience, nous soyons prêts à tout supporter, sans jamais perdre courage, pour nous délivrer du péché. » Voilà une des grandes raisons de la dureté de la Passion. Le Christ veut nous montrer l’exemple. Il va le plus loin possible dans la souffrance, plus loin que tout autre homme sur terre, ce qui fait dire à Saint Bernard que « rien ne peut nous paraître dur quand nous considérons les peines endurées par notre divin Maître. »

Vient alors une deuxième question : pourquoi devons-nous souffrir ici-bas ? Saint Alphonse fait cette réponse magistrale que l’on doit lire et relire : « Gardons-nous de penser que Dieu jouisse de nos souffrances ; il n’est pas d’une humeur si cruelle qu’il se plaise à voir les douleurs et à entendre les gémissements de ses créatures. C’est un Maître d’une bonté infinie, qui ne désire que de nous voir pleinement satisfaits et heureux ; il est toute douceur, toute affabilité, toute compassion envers ceux qui l’invoquent (Ps 85, 5). Mais notre malheureux état de pécheurs et la reconnaissance que nous devons à Jésus-Christ exigent que nous renoncions, pour son amour, aux plaisirs d’ici-bas, et que nous embrassions de bon cœur la croix qu’il nous donne à porter en cette vie, pour le suivre dans la voie où il nous précède, chargé d’une croix beaucoup plus pesante que la nôtre ; tout cela, afin de nous faire jouir, après notre mort, d’une vie bienheureuse qui ne finira jamais. Dieu n’aime donc point à nous voir souffrir ; mais, comme il est la souveraine Justice, il ne peut laisser nos fautes impunies ; c’est pourquoi, afin que nos fautes soient expiées et que nous parvenions un jour à la félicité éternelle, il veut qu’en souffrant avec résignation, nous purgions nos consciences et méritions d’être éternellement heureux.»

Et le grand saint continue : « Les plaisirs charnels entraînent en enfer une foule innombrable d’âmes ; il faut qu’on prenne la résolution de les mépriser avec une constance invincible. Soyons persuadés que, si l’âme ne subjugue le corps, ce sera le corps qui subjuguera l’âme. Il faut donc, je le répète, il faut se faire violence pour se sauver. Mais, dira quelqu’un, je n’en suis pas capable, si Dieu ne me fortifie pas sa grâce. Saint Ambroise lui répond : Vous dites bien : si vous regardez vos propres forces, vous ne pouvez rien ; mais, si vous mettez votre confiance en Dieu, en le priant de vous aider, il vous donnera la force de résister à tous vos ennemis du monde et de l’enfer. »

Alors comment mettre sa confiance en Dieu pour accepter avec patience les épreuves d’ici-bas ? C’est encore Saint Alphonse qui nous apporte la réponse : « Pour souffrir avec résignation et en paix les maux présents, il ne suffit pas de penser légèrement, et quelquefois seulement dans l’année, à la passion de Jésus-Christ, il faut y réfléchir souvent et jeter au moins chaque jour un regard sur les peines que Notre-Seigneur a souffertes pour l’amour de nous. » C’est ainsi que la dévotion aux Cœurs de Jésus et Marie nous ramène chaque début de mois à ce triduum pascal : l’heure sainte du jeudi et la communion du 1er vendredi demandées par le Sacré Cœur à Paray-le-Monial, associées au 1er samedi demandé par le Cœur Immaculé de Marie à Fatima nous replongent dans la contemplation des trois jours de la Passion, et nous donnent des forces pour vivre saintement chaque mois qui commence.

Cela parait trop dur ? Saint Alphonse nous pose alors la question : « Ainsi, tandis que Jésus, innocent, saint, Fils de Dieu, a voulu souffrir durant toute sa vie, nous rechercherions les plaisirs et le repos ? Tandis que lui, pour nous enseigner la patience par son exemple, a voulu mener une vie pleine d’ignominies et de souffrances, extérieures et intérieures, nous voudrions nous sauver sans souffrir ? (…) Mais, comment pourrions-nous penser que nous aimons Jésus-Christ, si nous refusons de souffrir pour l’amour de Jésus-Christ, qui a tant souffert pour l’amour de nous ? Comment pourrons-nous nous glorifier d’être disciples de Jésus crucifié, si nous repoussons ou ne subissons qu’avec répugnance les fruits de la croix, tels que les souffrances, les humiliations, la pauvreté, les douleurs, les maladies et tout ce qui contrarie l’amour-propre ? (…) »  

Rappelons-nous enfin que l’offrande des épreuves de notre vie est un aspect central de Fatima. En effet Notre Dame nous a demandé d’offrir tous les jours nos difficultés du devoir d’état pour obtenir la conversion des pécheurs. Ces souffrances que nous endurons sont donc utiles non seulement pour notre propre salut et la réparation de nos propres fautes mais aussi pour le salut de nos frères pécheurs. Quelle grande mission ! Quelle expression d’une véritable charité les uns envers les autres. Et ce faisant, nous collaborons, à notre humble niveau, à la Passion de Notre Seigneur transformant la pénibilité de nos souffrances en surabondance de bien, grâce aux mérites de ce même Jésus-Christ. Terminons en priant avec Saint Alphonse de Liguori :« Me voici, mon Jésus ! je suis un de vos plus cruels bourreaux ; je vous ai flagellé par mes péchés : ayez pitié de moi. Ô mon aimable Sauveur, c’est peu d’un cœur pour vous aimer. Je ne veux plus vivre pour moi-même, mais pour vous seul, mon Amour, mon Tout ! Oui, mon Jésus ! je vous ai offensé ; maintenant, j’ai la confiance que je suis à vous et, moyennant votre grâce, je veux être à vous pour toujours, pour toute l’éternité. » 

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